Luttes 1er degré Travail/Santé

 1er degré – Finistère : alerte sociale intersyndicale

 

À la suite du décès de Christine Renon, l’émotion a submergé le corps enseignant et au-delà. Cette émotion fût forte car les causes relevées par Christine dans sa dernière lettre ont fait écho au vécu des collègues.
C’est ce que nous avons pu constater lors de la RIS qui s’est tenue, à Brest, le 3 octobre après le rassemblement devant l’IA.

Les collègues présent·es ont dressé le tableau d’un métier qui perd chaque jour du sens du fait :

  • des injonctions inutiles, voire absurdes de l’administration ;
  • de l’amoncellement des tâches périphériques ;
  • de l’augmentation du nombre d’enfants par classe…

Les organisations syndicales organisatrices de cette RIS : SUD, SNUIPP et CGT Éduc’Action, rejointes par le SNUDI-FO, la CNT et la CFDT ont décidé de poser une alerte sociale auprès de la DASEN.

Nos revendications étaient les suivantes :

  • le respect de la liberté pédagogique des enseignant·es par rapport aux évaluations nationales,
  • un parcours de formation dont les personnels sont acteurs avec en particulier des animations pédagogiques choisies répondant aux problématiques de terrain et faisant intervenir la recherche dans toute sa diversité,
  • la prise en compte des déplacements et des contraintes organisationnelles des enseignant·es en particulier pour l’organisation des animations pédagogiques,
  • l’abandon de tout moyen de pression sur les personnels au bénéfice de l’écoute et de l’accompagnement,
  • un allègement significatif des tâches actuellement dévolues aux directeur·trices par l’embauche de secrétaires, une véritable formation et un véritable accompagnement pour aider les directrices et directeurs dans la gestion des crises et des conflits,
  • le droit au temps partiel pour tou·tes les enseignant·es qui en font la demande, et respect des quotités demandées par les personnels,
  • la mise en place de dispositifs d’écoute et de prise en compte de la souffrance des personnels intégrant les risques suicidaires, des réponses concrètes en matière d’organisation du travail et la possibilité pour les personnels de recourir à un psychologue du travail,
  • la mise en place d’une formation des personnels aux questions de santé au travail et la mise en place d’une formation des personnels aux questions de santé au travail et à la prévention des risques psycho-sociaux,
  • a mise en place de groupes d’analyse de pratique sur le temps de travail, à destination des collègues qui en ressentent le besoin,
  • au titre de la présente année scolaire : rattrapage en terme de décharge de la journée de formation des directeurs des 2 semaines passées
  • le respect des droits syndicaux en assurant les remplacements des collègues qui souhaitent suivre des formations syndicales.

Alerte sociale, la suite : l’audience...3h30 de "dialogue social"

Nous avons été reçu·es mercredi 23 octobre par la DASEN adjointe et le Secrétaire général de la DSDEN. Nous avons pu exposer ces revendications. La réponse de l’administration se résume aux engagements suivants :

  • Une attention particulière sera portée à ce que les offres d’animation pédagogique proposées par les Inspecteurs de l’Education Nationale prennent mieux en compte les demandes et besoins des équipes pédagogiques et notamment des directeurs d’écoles ;
  • La formation des personnels à la prévention des risques psychosociaux. Le travail mis en œuvre sera poursuivi pour faire connaître les outils, les personnes ressources susceptibles d’accompagner les personnels ;
  • La nécessité d’améliorer l’anticipation du calendrier des formations pour améliorer la compatibilité des temps de vie professionnelle et de vie personnelle ;
  • Le renforcement des démarches engagées en faveur de la simplification des tâches administratives des directrices et directeurs d’écoles ;
  • La nécessité de renforcer la fonction de conseil et d’accompagnement de l’Inspecteur de l’Education Nationale et d’assurer une meilleure lisibilité de cette fonction pour l’ensemble des acteurs.

Bref…nous avons rencontré l’administration. Nos interlocuteur·trices nous ont affirmé avoir compris avant-hier qu’il y avait des problèmes ; avoir, hier, mis en œuvre des solutions et ils et elles nous demandent d’attendre après-demain que leurs solutions aient des effets.
Nous avons donc décidé de maintenir notre préavis de grève pour la période du 4 novembre 2019 au 3 juillet 2020 pour les personnels du premier degré exerçant dans les communes du département du Finistère.

On fait quoi toutes et tous ensemble ? On continue d’attendre ou on leur fait comprendre que nous ne sommes plus dupes ?

Retrouvez l’ensemble de l’alerte sociale intersyndicale et le relevé de conclusion rédigé par l’administration.