Vu dans la presse GRETA COVID-19

 Les adultes en formation continue oubliés de la reprise des cours ?

 

Noyés dans la masse de la grosse machine Éducation nationale, les stagiaires du Greta ne savent toujours pas comment va se mettre en place la reprise des cours.

« Les stagiaires, qui sont en grande partie des demandeurs d’emploi, n’arrêtent pas de m’appeler pour me demander quand ils vont reprendre, et je suis, à l’heure actuelle, incapable de leur donner une date  ». Jean-François Oger, conseiller en formation continue au Greta de Bretagne occidentale, à Quimper, attend avec impatience une éventuelle annonce ministérielle qui permettrait la reprise de l’activité de formation et la présentation les stagiaires à l’examen.
Le Greta est un organisme de formation intégré à l’Éducation nationale. C’est le service public de la formation continue. Le 16 mars, les Greta ont été fermés en même temps que les établissements scolaires. « Nos stagiaires sont, pour la plupart d’entre eux, dans des situations particulières, voire précaires, et ont grand besoin de leur examen pour pouvoir se réinsérer dans la vie active. Depuis quelque temps, on entend des informations, du gouvernement, du recteur, mais il n’y a jamais, dans toutes ces communications officielles, un mot sur la problématique de la formation continue  », déplore Jean-François Oger, qui est aussi membre de la CGT Éducation.

Fracture numérique

« Le ministre de l’Éducation nationale pense à la grosse masse des élèves de formation initiale. Comme la formation continue ne représente pas grand-chose, nous sommes toujours oubliés », souligne-t-il. Pourtant, pour cette population d’élèves, c’est la double peine. « Ils sont dans des situations de précarité. Ils ont parfois des difficultés à se procurer un ordinateur pour garder le lien pédagogique. À un moment donné se pose aussi la question des rémunérations. Ces formations, en durée théorique, devaient s’arrêter en avril. Comme elles ont été interrompues en mars, il y a un report d’heures à réaliser. Certains stagiaires, actuellement, ne touchent plus rien  », s’inquiète Jean-François Oger, qui considère que « plein de questions restent en suspens  ». Pour ce qui est des salariés du Greta, le directeur départemental, Pascal Marzin, a garanti un maintien de la rémunération pour chacun, sans chômage partiel. «  Les formateurs sont très inventifs pour garder du lien, mais les stagiaires vivent très mal le confinement. Pourtant, quand ces gens sortiront formés, ils apporteront de la main-d’œuvre qualifiée dans plein de secteurs d’activité qui vont en avoir besoin », affirme-t-il

Lannig Stervinou
Le Télégramme, 27 avril 2020