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 Projection débat "Les charbons ardents"

 

La CGT Éduc’Action 29 et la CGT Enseignement privé Bretagne vous proposent une projection débat du film "Les charbons ardents" en présence de la réalisatrice Hélène Milano.

18 décembre 2019 - 20h00 Cinémas Les Studios - Brest

Que signifie devenir un homme aujourd’hui ? Ils ont entre 16 et 19 ans, grandissent en lycées professionnels et interrogent les normes et les codes de la virilité : la place sociale et le monde du travail qui les attend, les relations entre garçons, l’amour. Du social à l’intime on est immergé dans la construction du masculin, dans la "fabrique du garçon".

ENTRETIEN AVEC LA REALISATRICE

Vous aviez précédemment réalisé LES ROSES NOIRES qui s’intéressaient aux filles dans les banlieues et à leur parole bridée, déniée. Cette fois vous vous concentrez sur les garçons. Pour quelles raisons ?
A chaque fois que je me rendais quelque part avec LES ROSES NOIRES, et que je rencontrais des garçons dans le public et leur demandais de réagir au film, ils étaient presque toujours en premier lieu dans le déni. « Non ce n’est pas vrai ». Puis venait la deuxième étape : « Oui c’est vrai, mais on ne se rend pas compte que… ». J’essayais du coup de discuter de cela, de ce que cela voulait dire le fait de ne pas en avoir conscience. Quelles pouvaient en être les répercussions. Et là ils découvraient ou plutôt prenaient la mesure de la douleur des filles à certains égards. Venait alors la dernière étape « Oui mais pour nous ce n’est pas si facile ». C’est cette phrase qui je crois m’a donné envie de faire le film. Comme une évidence. Mais restait la question de comment le faire ? Comment rentrer dans le sujet ?

Justement comment avez-vous procédé ?

J’ai eu la chance de faire une résidence d’artistes en Bretagne dans un lycée professionnel où toutes les filières sont très genrées. et donc certaines très masculines. Puis j’ai commencé à discuter avec les élèves qui étaient là. Dans leur discours cette anxiété vis-à-vis de l’avenir revenait à chaque fois. Et puisque mon désir était de donner la parole et de faire un film avec des garçons, j’ai su qu’il fallait que j’aille dans un lycée pro. Pour les questionnements autour du genre mais aussi parce que souvent, quand ils arrivent là, leur parcours a déjà été semé d’embûches. Ils sont tout fracassés. Certains qui sont là parce qu’ils ont un objectif précis mais pour beaucoup d’autres, ça leur est tombé dessus. Ils sont hébétés. Ils se demandent ce qu’ils vont faire face à cet avenir qui avance à grand pas. Par rapport à ce questionnement sur le masculin qui était la thématique que j’avais envie de traverser avec eux, il me semblait que le bon angle d’attaque était celui du travail. Parce que le rapport des femmes au travail n’est pas historiquement le même que celui des hommes. Ni sa reconnaissance sociale. Et que celui des hommes est constitutif – aussi bien dans la classe sociale que dans la famille - de représentations fortes du masculin. Mon désir était dès lors de faire un film qui englobe toutes ces questions sociales et aille jusqu’à l’intime en créant des résonances.