Voie professionnelle

 Voie pro du lycée : attention à l’acte II de la loi travail XXL !

 

La réforme de la voie professionnelle présentée comme la deuxième priorité du Ministère, a de quoi inquiéter réellement les PLP pour l’avenir de leur statut ainsi que pour le contenu des apprentissages et le caractère diplômant de la formation. Signe des temps, la discussion sera menée par le ministère du Travail… Retour vers le passé. « En marche » oui, mais en marche arrière !

Apprentissage : recette miracle du docteur Macron

En déplacement dans un CFA en Corrèze, le Président annonçait la couleur : « Nous ferons de l’apprentissage une voie d’excellence dans toutes les filières, pour tous les niveaux de qualification et pour tous les métiers », confirmant ainsi son programme. Du côté du Ministère de l’éducation, silence radio sur les modalités du développement de l’apprentissage, silence gêné quant à la promesse de campagne de ne verser la taxe d’apprentissage qu’aux sections en apprentissage. Pourtant, les modalités de mises en œuvre concrètes sont évidentes : c’est par les labellisations « campus des métiers et des qualifications », et « lycées des métiers », en lien avec les exécutifs régionaux, que seront développés, dans la carte de formation professionnelle, des bacs pro en mixité des parcours et en mixité des publics. Le gouvernement entend lever les freins : « assouplissement » du code du travail sur les contrats en apprentissage, offres de formations définies avec les branches pour répondre aux besoins locaux des entreprises, flexibilité accrue pour un passage du scolaire à l’apprentissage…

Annualisation du temps de travail des PLP en perspective ?

L’intégration progressive dans l’Éducation nationale et la mise en place d’un bac pro dans les années 1980, avec la volonté d’élever les niveaux de qualification avaient pour double objectif de permettre l’insertion professionnelle et la poursuite d’études. Le projet présidentiel est de réorienter la voie de formation du lycée uniquement sur les réponses aux besoins d’emploi locaux, de remettre en cause les enseignements généraux en ce qu’ils n’améliorent pas « l’employabilité » des jeunes, et de développer la mixité des publics et des parcours pour atteindre enfin les chiffres annoncés pour l’apprentissage. Seulement, la mixité des publics passe en majorité par l’annualisation du temps de travail des PLP… Les enjeux sont posés, la réforme sera mise en oeuvre au printemps prochain.

Catherine PRINZ, Perspectives, Enseignement, Formation, n°150, novembre 2017
Cliquez ici pour imprimer la version à afficher sur le panneau syndical